Je poserai bien une question stupide
comme : « Qu'aimeriez-vous changer en vous ? ».
Et je reçois une vague de réponses … Elles me répondent brunes et blondes, la tête dans la lune ou sur les épaules, fausses ou vraies comme est la vie aujourd’hui. Une vie un peu mythomane ; une vie qui s’organise autour d’une névrose de la personnalité. Serait-ce la cause d’un manque d’affectivité et d'émotivité ?
«(…) Depuis petite je suis complexée. Parce que je ne grandissais pas aussi vite que les filles de mon âge. Je me trouvais petite, je détestais cette situation. Et maintenant, je mesure 1m60 environ et j'en suis très contente. Mes connaissances ne sont pas beaucoup plus grandes que moi et les femmes plus grandes, je ne les envie pas.
J'aime être petite et me sentir fragile dans les bras d'un homme !
Si je pouvais changer quelque chose, je me ferais refaire le ventre car voilà depuis ma dépression et mes 2 grossesses tous mes kilos ont trouver refuge là où je ne voudrai pas qu'ils soient.
J'aurai aimé un dos plus droit.
Je déteste ma main spastique,elle se raidit involontairement.
Mais j'adore mes yeux, mon visage dans l'ensemble et je suis assez bien dans mon corps. Je suis belle
Si je pouvais, j'aimerais bien changer ma mère par une autre.
Ma peau qui suit un peu trop mes sautes d'humeur je ne la supporte plus ! Il suffit que je sois stressée, triste ou malade pour que je vois apparaître rougeurs et petites imperfections ! ... Et oui, j'ai hérité d'une peau lunatique !
J'ai deux gros complexes : ma taille et ma patte folle
Tout simplement parce que je me persuade d'être comme les autres, mais je le suis pas, car j'ai des faiblesses musculaires, difficultée à me déplacer et je peux tomber à tout moment ! A part ça, j'ai hérité de la physionomie de mon père et malgré nos apports que l'on califirai d'atypique, je le trouvais bel homme.
Ah, j'oubliais, mes vergetures au niveau de mon ventre, et je dois les trimbaler depuis mes 13 ans suite à une perte de poids ! et à mes 2 grossesses. J'ai tout essayé mais elles ne partent pas. Mais aujourd'hui je suis tatouée ohhh yes, c'est ma marque d'identification.
J'avais un complexe avec mes doigts, car je me rongeais les ongles, ce qui n’est pas top du tout pour une fille ... et mes doigts en col de cygne
Mais mon plus gros complexe reste mon ventre. Toujours ballonnée, je ressemble à une femme enceinte, bein sisi même si toi tu me dis ''nikni – tahtajouka janbi ''. Donc, si j'avais une baguette magique, je gommerai ce ventre !
J'ai aussi mes pieds, que j'aimerai ne pas porter de semelles orthopédiques et ma différences de taille entres mes deux pieds, pour pouvoir mettre n'importe quel escarpin !
Ce qui est certain, c’est que les réponses se focalisent autour du physique hormis l'épisode de ma mère. L’esprit et le comportement quant à eux ne changeront pas. Avec cette tendance de placer le physique au sommet de l’affiche, nous finirons tous hystériques et névrotiques. Seuls les chirurgiens esthétiques et autres acolytes aujourd’hui se frottent les mains.
Et je vous rappelle que je ne suis pas psychologue ni sociologue. Et puis cette question m’entraine vers la folie et des scies, je me referais bien le « portrait » :
« Si on ne choisit pas sa tête
Peut-on choisir ses amis
C'était un jour de fête
Par ici les amis
Je vous annonce que je vais changer
D'abord mon ventre
Je ne toucherai pas à mes seins
Ni à mon cul,
Ils ne sont pas en latex
Ce n’est pas fini ce cirque ? Non, j’ai bien peur que nous n’avons pas tous vus !
Et moi, je répondrai comme Julio Iglésias : « non je n’ai pas changé, je suis toujours ce jeune homme étranger … » .
J’essaie d’écrire des romances et je suis un peu folle comme vous. Par contre, j’ai attrapé un virus, celui d'écrire partout et n'importe où, dans mon lit, allongé sur le tapis, dans les salles d'attentes, sur les bancs publics, en mangeant sur les quais de gare, oui c’est moi... que voulez vous il fait bien que je survive à mes démons.
J'écris des lettres à contre temps, des morceaux de phrases verbales ou pas, contre des courants d’airs ou le temps, à contre sens des saisons, contre toutes attentes, j'écris.
J'écris, des vers vides ou pleins, sans substances ni alcool ou fumées, de la prose, des bouts de textes, des expressions, des citations, des fragments d'eau douce en court-bouillon.
Je n’ai jamais envoyé quelques morceaux éparpillés ou de papiers déchirés à la poubelle comme un papier de chocolat.
Le jour sans idée, l’envie arrivera celle de ne plus pouvoir écrire quelque chose, alors j'imagine le voyage de ces mots glissés dans la soie d’une enveloppe tabac carrée et cet imprévisible décalage du temps, tout a pu changer, l’état d’esprit de l’instant, l’écriture, l'homme...
Faut-il ouvrir ce tiroir secret où les émotions, les sentiments et les colères sont couleur d’encre bleue de la mer méditerranée ?
Faut-il s’inscrire dans ses tempêtes et ses fracas obscurs des naufrages ?
Le texte voyage entre deux respirations, la sienne la mienne.
A un clavier froid et impersonnel, je préfère le contact du papier le crissement de la pointe de mon Stabilo PointVisco orange à la pointe ronde qui bave quand il fait trop chaud.
J’aime la lettre manuscrite, si rare, glissée au milieu de prospectus sur la table basse de mon kiné, oui, je cache des mots et j’attends les réponses à ces nombreuses questions sans importance. Qui aime le kiné ? Qui aimerait lui dire : « monsieur, vous êtes si délicat que je peux plus me passer de vous ». hein saint Antoine de pas doux.
J’ai reçu une réponse, je l’ouvre comme un dessert, je le savoure avec délice, je la renifle pour savoir si je reconnais le parfum, je déteste cette lassitude de l’attente d’une réponse, j’aime la page blanche indécente, juste dans sa nudité obscène avec un petit numéro de téléphone disant : « appelle moi et écris moi encore… ».
Peut-on écrire les silences et l’attente dans laquelle les mots se dissolvent ? J'adorerais le croire.
Écrire avec le désir de vous plaire, de vous séduire, mettre des odeurs sous mon Stabilo paré d’artifices d’une plume pour ombrer vos yeux de mes couleurs d’anges transfigurées et lumineuses.
Lettre interrompue jetée au dernier rendez-vous chez mon kiné, là où le message peut être cueilli et lu.
Tous les mots posés ici, sont voués à l’errance, à la solitude d’une caresse sans fin, une naissance et une mort, étroitement mêlées.
Serait-ce un stratagème pour susciter un attendrissement, entrer dans l’âme du lecteur et s’y dissoudre vers une recherche d'affection et d'admiration ?
Les mots partent à la dérive sur un navire, sans voile ni gouvernail, déchirés par les écueils lacérés, par les vents contraires, petite bouteille remplie de vers à la mer, rejetée sur un rivage sans nom, chahutée par les vagues qui écrivent sur le sable des éphémères dentelles, mousseline blanche où ces mots s’abandonnent à la floraison, écume d'émaux jusqu’à en épouser la transparence.
Invisible, serais-je devenu ici sur cette terre ? Alors j'écris jusqu’à plus d’encre pour exister...
Et puis, j’ai reçu ce message un jour sous un de mes textes :
«(…) j'ai lu ton poème trois fois depuis hier soir et je voulais te dire à quel point il m'a touché par l'amour qu'il dégage et à quel point ton père était une personne qui a compris que la vie puise son sens dans le partage avec les siens et les autres et ce n'était qu'un SOS.
Le plus merveilleux est qu'il a réussi à te transmettre son message de la vie, le parfum des désirs, donc je dis qu'il a réussi sa vie tout court.
Ainsi son esprit continue à se manifester à travers toi et puis à travers ses petits enfants! En lisant cet hommage à ton père, j'ai dû penser à mon propre père qui - selon les dires de ses frères et amis - réunissait certains traits de caractère du tien ce qui me fait sentir une parenté spirituelle avec ton père. Le mien est parti à l'âge de quarante ans, fauché par un accident de voiture.
Est-ce injuste? Est-ce un Dieu extérieur qui nous infligerait nos souffrances? Chacun trouvera sa réponse au moment voulu(…)».
Un vieux proverbe nous raconte que les talents de quelqu'un ne sont jamais assez reconnus par les siens. Et naît la bulle internet ! Et l'idée d'y écrire à l'intérieur comme dans une bande dessinée me brûle les doigts et m’asperge l’esprit aussi d'y voir toutes ces images fixent ou animées.
J'emmagasine et j'attends une brûlure vive pour que quelqu'un, ou soyons fous, pour que tout le monde reconnaisse mes cris mon écriture ...
Quand la brûlure est artificielle car avec le temps j'ai appris à doser mon exposition, je me soigne en restant près du feu de l'automne à l'hiver pour finir de consommer les calories en trop, c'est ma cure de jouvence et d'espoir, un remède assainissant à la fois spirituel et corporel.
Alors je m'y accroche et je vous y invite en essayant d'écrire et de construire votre vie dedans en prenant garde à cette mariée trop belle qu'est internet et de se rappeler que nul n'est prophète sur terre ; car même si l'homme sait faire des bulles avec un chewing-gum, bien souvent elles lui éclatent au visage.
Et c’est le vol au-dessus du lac des cygnes à la rencontre du troisième type. Un jour de départ sous un grand ciel bleu. Un bleu outremer intense couronnant les montagnes brunes vêtues d’une couverture blanche avec à l’horizon une ligne épaisse grise et franche.
Annoncerait-elle déjà l’arrivée du mauvais temps au profil inquiet de mes yeux ?
Je les ferme un instant pour oublier et décolle sans en connaître la raison. Libéré de la gravité, je gagne l’apesanteur sans contre-épreuve, mon corps fait corps avec cet esprit invisible en combinaison venu d’ailleurs les bras et les jambes écartés .
Je suis un être à la fois pur tendre léger volatile voluptueux et nuageux.
Je n'ai plus aucun trouble même les pieds dans l’eau.
Je les garde sur terre avec mon petit oiseau sans appréhender le moindre nouveau trouble.
Et le clan est né, cette idée nouvelle de ne plus reculer mais d’avancer. Et j’écris une lettre enluminée pour le paradis car j'ai toujours pensé que ce qui donnait un sens à la vie d'un homme, c'était d'avancer et être meilleur qu'hier.
« Serais-je une enveloppe au bout d’une corde
Sans adresse ni destination
Sans timbre de voix en ballade
Une simple lettre écrite au jus de citron
Serais-je une ombre au bout d’un chemin
Sans traces ni flambeaux à nos pas
Sans signal de détresse enfin
Un ver luisant comme seul repas
Serais-je une stèle au bout d’une scène
Sans décor ni sujet d’adaptation
Sans lumière à l’ombre obscène
Une statue démembrée en perdition
Serais-je une mèche au bout d’un fumigène
Sans amour ni trait d'union
Sans fluide pour nourrir mes veines
Un cerveau asséché en irrigation
Serais-je une carpe au bout du fleuve
Sans oxygène ni hameçon polymère
Sans mots immergés à mes épreuves
Une langue endormie sous une surface amère
Et puis le coup de tonnerre l'homme tant désiré
Né pour m'aimer à tort ou à perdre la raison
Né pour cultiver jour et nuit une destinée
Né pour vivre et mourir ensemble une passion
J'oblitère la flamme de son sceau d'espoir
Et une voix lointaine proche de l’ancien verger répond : « J'aime le doute qui se profile à chacun de tes vers puis l'amour comme une révélation, ta muse a su t'inspirer un très beau poème ».
Et je me dis, si la perfection n'était pas chimérique, elle n'aurait pas tant de succès.
Comme il n’y a qu'un remède à l'amour : aimer davantage car l'amour excuse tout dans un cœur enflammé. Enfin j’ose l’imaginer.
Et je reçois une vague de réponses … Elles me répondent brunes et blondes, la tête dans la lune ou sur les épaules, fausses ou vraies comme est la vie aujourd’hui. Une vie un peu mythomane ; une vie qui s’organise autour d’une névrose de la personnalité. Serait-ce la cause d’un manque d’affectivité et d'émotivité ?
«(…) Depuis petite je suis complexée. Parce que je ne grandissais pas aussi vite que les filles de mon âge. Je me trouvais petite, je détestais cette situation. Et maintenant, je mesure 1m60 environ et j'en suis très contente. Mes connaissances ne sont pas beaucoup plus grandes que moi et les femmes plus grandes, je ne les envie pas.
J'aime être petite et me sentir fragile dans les bras d'un homme !
Si je pouvais changer quelque chose, je me ferais refaire le ventre car voilà depuis ma dépression et mes 2 grossesses tous mes kilos ont trouver refuge là où je ne voudrai pas qu'ils soient.
J'aurai aimé un dos plus droit.
Je déteste ma main spastique,elle se raidit involontairement.
Mais j'adore mes yeux, mon visage dans l'ensemble et je suis assez bien dans mon corps. Je suis belle
Si je pouvais, j'aimerais bien changer ma mère par une autre.
Ma peau qui suit un peu trop mes sautes d'humeur je ne la supporte plus ! Il suffit que je sois stressée, triste ou malade pour que je vois apparaître rougeurs et petites imperfections ! ... Et oui, j'ai hérité d'une peau lunatique !
J'ai deux gros complexes : ma taille et ma patte folle
Tout simplement parce que je me persuade d'être comme les autres, mais je le suis pas, car j'ai des faiblesses musculaires, difficultée à me déplacer et je peux tomber à tout moment ! A part ça, j'ai hérité de la physionomie de mon père et malgré nos apports que l'on califirai d'atypique, je le trouvais bel homme.
Ah, j'oubliais, mes vergetures au niveau de mon ventre, et je dois les trimbaler depuis mes 13 ans suite à une perte de poids ! et à mes 2 grossesses. J'ai tout essayé mais elles ne partent pas. Mais aujourd'hui je suis tatouée ohhh yes, c'est ma marque d'identification.
J'avais un complexe avec mes doigts, car je me rongeais les ongles, ce qui n’est pas top du tout pour une fille ... et mes doigts en col de cygne
Mais mon plus gros complexe reste mon ventre. Toujours ballonnée, je ressemble à une femme enceinte, bein sisi même si toi tu me dis ''nikni – tahtajouka janbi ''. Donc, si j'avais une baguette magique, je gommerai ce ventre !
J'ai aussi mes pieds, que j'aimerai ne pas porter de semelles orthopédiques et ma différences de taille entres mes deux pieds, pour pouvoir mettre n'importe quel escarpin !
Ce qui est certain, c’est que les réponses se focalisent autour du physique hormis l'épisode de ma mère. L’esprit et le comportement quant à eux ne changeront pas. Avec cette tendance de placer le physique au sommet de l’affiche, nous finirons tous hystériques et névrotiques. Seuls les chirurgiens esthétiques et autres acolytes aujourd’hui se frottent les mains.
Et je vous rappelle que je ne suis pas psychologue ni sociologue. Et puis cette question m’entraine vers la folie et des scies, je me referais bien le « portrait » :
« Si on ne choisit pas sa tête
Peut-on choisir ses amis
C'était un jour de fête
Par ici les amis
Je vous annonce que je vais changer
D'abord mon ventre
Je ne toucherai pas à mes seins
Ni à mon cul,
Ils ne sont pas en latex
Ce n’est pas fini ce cirque ? Non, j’ai bien peur que nous n’avons pas tous vus !
Et moi, je répondrai comme Julio Iglésias : « non je n’ai pas changé, je suis toujours ce jeune homme étranger … » .
J’essaie d’écrire des romances et je suis un peu folle comme vous. Par contre, j’ai attrapé un virus, celui d'écrire partout et n'importe où, dans mon lit, allongé sur le tapis, dans les salles d'attentes, sur les bancs publics, en mangeant sur les quais de gare, oui c’est moi... que voulez vous il fait bien que je survive à mes démons.
J'écris des lettres à contre temps, des morceaux de phrases verbales ou pas, contre des courants d’airs ou le temps, à contre sens des saisons, contre toutes attentes, j'écris.
J'écris, des vers vides ou pleins, sans substances ni alcool ou fumées, de la prose, des bouts de textes, des expressions, des citations, des fragments d'eau douce en court-bouillon.
Je n’ai jamais envoyé quelques morceaux éparpillés ou de papiers déchirés à la poubelle comme un papier de chocolat.
Le jour sans idée, l’envie arrivera celle de ne plus pouvoir écrire quelque chose, alors j'imagine le voyage de ces mots glissés dans la soie d’une enveloppe tabac carrée et cet imprévisible décalage du temps, tout a pu changer, l’état d’esprit de l’instant, l’écriture, l'homme...
Faut-il ouvrir ce tiroir secret où les émotions, les sentiments et les colères sont couleur d’encre bleue de la mer méditerranée ?
Faut-il s’inscrire dans ses tempêtes et ses fracas obscurs des naufrages ?
Le texte voyage entre deux respirations, la sienne la mienne.
A un clavier froid et impersonnel, je préfère le contact du papier le crissement de la pointe de mon Stabilo PointVisco orange à la pointe ronde qui bave quand il fait trop chaud.
J’aime la lettre manuscrite, si rare, glissée au milieu de prospectus sur la table basse de mon kiné, oui, je cache des mots et j’attends les réponses à ces nombreuses questions sans importance. Qui aime le kiné ? Qui aimerait lui dire : « monsieur, vous êtes si délicat que je peux plus me passer de vous ». hein saint Antoine de pas doux.
J’ai reçu une réponse, je l’ouvre comme un dessert, je le savoure avec délice, je la renifle pour savoir si je reconnais le parfum, je déteste cette lassitude de l’attente d’une réponse, j’aime la page blanche indécente, juste dans sa nudité obscène avec un petit numéro de téléphone disant : « appelle moi et écris moi encore… ».
Peut-on écrire les silences et l’attente dans laquelle les mots se dissolvent ? J'adorerais le croire.
Écrire avec le désir de vous plaire, de vous séduire, mettre des odeurs sous mon Stabilo paré d’artifices d’une plume pour ombrer vos yeux de mes couleurs d’anges transfigurées et lumineuses.
Lettre interrompue jetée au dernier rendez-vous chez mon kiné, là où le message peut être cueilli et lu.
Tous les mots posés ici, sont voués à l’errance, à la solitude d’une caresse sans fin, une naissance et une mort, étroitement mêlées.
Serait-ce un stratagème pour susciter un attendrissement, entrer dans l’âme du lecteur et s’y dissoudre vers une recherche d'affection et d'admiration ?
Les mots partent à la dérive sur un navire, sans voile ni gouvernail, déchirés par les écueils lacérés, par les vents contraires, petite bouteille remplie de vers à la mer, rejetée sur un rivage sans nom, chahutée par les vagues qui écrivent sur le sable des éphémères dentelles, mousseline blanche où ces mots s’abandonnent à la floraison, écume d'émaux jusqu’à en épouser la transparence.
Invisible, serais-je devenu ici sur cette terre ? Alors j'écris jusqu’à plus d’encre pour exister...
Et puis, j’ai reçu ce message un jour sous un de mes textes :
«(…) j'ai lu ton poème trois fois depuis hier soir et je voulais te dire à quel point il m'a touché par l'amour qu'il dégage et à quel point ton père était une personne qui a compris que la vie puise son sens dans le partage avec les siens et les autres et ce n'était qu'un SOS.
Le plus merveilleux est qu'il a réussi à te transmettre son message de la vie, le parfum des désirs, donc je dis qu'il a réussi sa vie tout court.
Ainsi son esprit continue à se manifester à travers toi et puis à travers ses petits enfants! En lisant cet hommage à ton père, j'ai dû penser à mon propre père qui - selon les dires de ses frères et amis - réunissait certains traits de caractère du tien ce qui me fait sentir une parenté spirituelle avec ton père. Le mien est parti à l'âge de quarante ans, fauché par un accident de voiture.
Est-ce injuste? Est-ce un Dieu extérieur qui nous infligerait nos souffrances? Chacun trouvera sa réponse au moment voulu(…)».
Un vieux proverbe nous raconte que les talents de quelqu'un ne sont jamais assez reconnus par les siens. Et naît la bulle internet ! Et l'idée d'y écrire à l'intérieur comme dans une bande dessinée me brûle les doigts et m’asperge l’esprit aussi d'y voir toutes ces images fixent ou animées.
J'emmagasine et j'attends une brûlure vive pour que quelqu'un, ou soyons fous, pour que tout le monde reconnaisse mes cris mon écriture ...
Quand la brûlure est artificielle car avec le temps j'ai appris à doser mon exposition, je me soigne en restant près du feu de l'automne à l'hiver pour finir de consommer les calories en trop, c'est ma cure de jouvence et d'espoir, un remède assainissant à la fois spirituel et corporel.
Alors je m'y accroche et je vous y invite en essayant d'écrire et de construire votre vie dedans en prenant garde à cette mariée trop belle qu'est internet et de se rappeler que nul n'est prophète sur terre ; car même si l'homme sait faire des bulles avec un chewing-gum, bien souvent elles lui éclatent au visage.
Et c’est le vol au-dessus du lac des cygnes à la rencontre du troisième type. Un jour de départ sous un grand ciel bleu. Un bleu outremer intense couronnant les montagnes brunes vêtues d’une couverture blanche avec à l’horizon une ligne épaisse grise et franche.
Annoncerait-elle déjà l’arrivée du mauvais temps au profil inquiet de mes yeux ?
Je les ferme un instant pour oublier et décolle sans en connaître la raison. Libéré de la gravité, je gagne l’apesanteur sans contre-épreuve, mon corps fait corps avec cet esprit invisible en combinaison venu d’ailleurs les bras et les jambes écartés .
Je suis un être à la fois pur tendre léger volatile voluptueux et nuageux.
Je n'ai plus aucun trouble même les pieds dans l’eau.
Je les garde sur terre avec mon petit oiseau sans appréhender le moindre nouveau trouble.
Et le clan est né, cette idée nouvelle de ne plus reculer mais d’avancer. Et j’écris une lettre enluminée pour le paradis car j'ai toujours pensé que ce qui donnait un sens à la vie d'un homme, c'était d'avancer et être meilleur qu'hier.
« Serais-je une enveloppe au bout d’une corde
Sans adresse ni destination
Sans timbre de voix en ballade
Une simple lettre écrite au jus de citron
Serais-je une ombre au bout d’un chemin
Sans traces ni flambeaux à nos pas
Sans signal de détresse enfin
Un ver luisant comme seul repas
Serais-je une stèle au bout d’une scène
Sans décor ni sujet d’adaptation
Sans lumière à l’ombre obscène
Une statue démembrée en perdition
Serais-je une mèche au bout d’un fumigène
Sans amour ni trait d'union
Sans fluide pour nourrir mes veines
Un cerveau asséché en irrigation
Serais-je une carpe au bout du fleuve
Sans oxygène ni hameçon polymère
Sans mots immergés à mes épreuves
Une langue endormie sous une surface amère
Et puis le coup de tonnerre l'homme tant désiré
Né pour m'aimer à tort ou à perdre la raison
Né pour cultiver jour et nuit une destinée
Né pour vivre et mourir ensemble une passion
J'oblitère la flamme de son sceau d'espoir
Et une voix lointaine proche de l’ancien verger répond : « J'aime le doute qui se profile à chacun de tes vers puis l'amour comme une révélation, ta muse a su t'inspirer un très beau poème ».
Et je me dis, si la perfection n'était pas chimérique, elle n'aurait pas tant de succès.
Comme il n’y a qu'un remède à l'amour : aimer davantage car l'amour excuse tout dans un cœur enflammé. Enfin j’ose l’imaginer.
Comme le disait Albert Camus :
« Le sens de la vie est la plus pressante des questions. ».
Ainsi, chacun-e de nous est appelé-e à construire pas à pas le
sens de sa vie. Ce sens est unique