vendredi 22 novembre 2019

En sursis

أنت حياتي لا تستسلم
Je pense à tord que l'on devrait tout dire, je fais très souvent machine arrière sur cet instant, comme un soldat qui pose le pied sur une mine en sachant l'entrave dans laquelle il se met par manque de prudence. On peut tout dire mais pas à tout le monde, tout le monde n'est pas suffisamment bon pour entendre ce qu'il y a, a dire. C'est terrible de devoir attendre que les personnes qui vous entoure, vous connaissent un minimum pour pouvoir vous ouvrir. Leur faire comprendre que ce que vous faites est incroyablement rare. Pardon mon chéri, mes phrases divaguent et se font renverser par une mer de doute, et rien n'a vraiment de sens pas vrai... Ce que je veux t'écrire, c'est tout d'abord que c'est la peur du manque de reconnaissance envers ce qu'ils font qui poussent les gens à ne pas s'ouvrir. Savoir que des paroles que l'on ne dit jamais ne vont pas résonner aux oreilles de quelqu'un comme quelque chose de rare selon ce que l'on est ne nous donne pas envie de parler. Regarde-moi par exemple, je hais parler de moi, pourtant penses-tu que quelqu'un m'écoute quand je fais l'effort de parler de moi sous prétexte qu'on me pose une question personnelle ? Le soucis c'est qu'on apprend aujourd'hui à rater l'essentiel. C'est une culture sociale, tout un art, de ne plus écouter celui qui nous parle, de ne pas faire attention à ce qui est, de simplement attendre son tour pour parler. À quoi ça sert de parler si personne n'écoute ?

Je pense à raison que l'on devrait choisir les moments où dire quelque chose de personnelle mais trop peu personnel pour qu'il soit distinctement souligné et suffisamment pour être entendu. C'est tristement beau, mais c'est l'absence de phrase qui crée l'importance. Ne pas dire à quelqu'un de cher qu'il nous est cher pendant une période suffisamment longue rend alors la prochaine déclaration beaucoup plus importante. On est plus sensible à l'absence qui provoque le manque, qu'à la présence qui donne la satisfaction. Autrement dit pour rendre la véritable valeur sur le moment que l'on aurait de s'ouvrir à une personne, serait de lui avoir fait comprendre depuis notre connaissance que nous sommes tout l'inverse de ce que l'on s'apprête à faire.

Les opposés attirent. Tout paraît si simple quand cela se fait tandis que les explications paraissent si ardues. C'est si beau cette illusion de facilité, cette flaque d'eau qui soudainement nous noie dans les profondeurs des plus grands tombeaux des navires.

J'ai fais le choix de ne plus rien dire et de faire semblant de m'ouvrir, parce qu'au fond j'ai peur de ne pas être prise au sérieux dans ce que je suis réellement, davantage encore qu'on ne comprenne pas l'importance que j'attache à ce que je déclare, les nuits de folies m'ont parues si longues que j'en refuse l'anarchie environnante. Tout me rassure quand je suis prêt de toi je sais intimement que je ne suis pas la seule à faire ça, car il a suffit d'une grande déception de la part d'autrui pour ne plus en vouloir.

Les gens tout comme nos sentiments sont temporaires, et tu sais mon ange, j'essaie de me dire la même chose à propos de mes peurs, est-ce que j'ai peur de ne pas être assez bien pour les autres parce que j'ai cessé de croire que j'étais bonne pour moi-même ? Il y a des jours où je me donne raison, et des soirs comme celui-ci où je me donne tord. Je suis torturée on l'est tous, à différent degré, mais voilà, tu dois être ce lion car sans toi comment pourrais je! Oui tu as tes tords, voilà la raison de ton absence et j'espère que je serai assez forte pour affronter ce qui se forme devant nous alors sois avec moi et ensemble nous allons gagner.