vendredi 30 septembre 2016

Handicapée et dépendante et alors ?


Voilà quelque chose dont je parle rarement. Et encore moins ici. La façon dont les épreuves de la vie et la détérioration de mon corps, le regard que je porte sur mon mon état général. Il y a souvent un long chemin entre l'annonce de la dégénérégence de son corps et l'acceptation. Si acceptation, il y a réellement. Il est clair que cela prend du temps. Ce n'est pas immédiat, bien au contraire. Ce n'est d'ailleurs pas si évident que cela d'en parler. Mais je crois que j'en ai besoin.

Pour ma part, cela fait quatre ans que des faiblesses apparaisses sur mon corps. C'est douloureux de voir son corps changer à cause de certaines épreuves.  Dans mon dernier poste je vous annonçais ma grossesse, malheureusement, le cœur du bébé a cesser de battre à 14 SA  et c'est là que la douleur c'est installée définitivement dans ma vie. Actuellement j'ai une flébite avec un risque d'embolie pulmonaire Se dire qu'on ne sera plus jamais la même. Et que ça peut encore évoluer dans le temps. L'incertitude fout les boules. Un médecin te dit qu'un jour tu auras une prothèse de hanche, de genou, que il se pourrai que tu sois opéré de dos à cause de ton arthrose... de affaissement de certains disques. Mais ne te dit pas quand. Du coup, quand tu sens ton corps fatiguer, tu te voiles la face et te dis que ce n'est pas possible.

Tu vas même jusqu'à pousser tes limites de plus en plus loinPourtant, c'est le cas. Tu te fatigues chaque jour de plus en plus et ne peux plus faire les mêmes choses qu'avant.

Un jour, ce même médecin t'annonce que tu devras prendre un fauteuil roulant électrique et certaines personne te dise qu'il faudrait penser à la retraite pour invalidité... Là, ça en est tropTu pètes les plombs. Tu refuses catégoriquement. Il n'en est pas question. D'ailleurs, tu ne comprends même pas de quoi on souhaite te parle. Ne plus travailler ? Non, pas pour moi. Pourtant, cette évidence débarque dans ma vie. Malgré toiContre moi. Parce qu'accepter cette immobilisation dans ma vie est, pour moi, accepter que la dégénérégence donc la dépendance prend de plus en plus de place. Et ce constat me met beaucoup en colère. C'est simple, vous me rencontrer en ce moment, vous n'auriez eu qu'un seul mot à l'esprit : rebéllion

 

C'est le premier des sentiments négatifs que la dégénérégence a apporté dans ma vie.

 

Je vis très mal sa présence. Je ne comprenais pas pourquoi cela m'arrive à moi. Je me demande ce que j'ai fait de mal pour mériter cela. Je souffre beaucoup de voir mon corps se fragiliser et l'accepte encore moins. Comment accepter cela à un âge où l'apparence compte énormément ? À cause de cela, je ne me sent faible. Je me cache sous mon sourire et ma bonne humeur, pour ne pas que les autres voient ma tristesse.
 

 

Les autres debout et moi,  'ai été obligé de rester couchée plusieurs semaines depuis la mi Aout, au lit, à cause de ma douleur, mes douleurs. Croyez-moi, voir le monde couché n'a rien à voir. Le rapport aux autres est très différent. Ne plus  pouvoir se mettre assise sans hurler et se mettre debout fait partie de votre passé. Sentir son corps dans l'incapacité de le faire est insupportable. Tu as beau essayer de toutes tes forces, rien n'y fait, tu es bloquée et douloureuse, le simple fait d'expirer te broye les côtes et tu pleure car ton moral est à zéro, que tu vois tes enfants aller et venir en prennant bien soin de rappeler à l'autre : ne dérange pas maman elle à mal et est malade et toi tu voudrais te lever mais tu reste là immobile avec tes sombres idées qui t'envahissent. Nada. Rien ne se passe. C'est fini.

 

Je me sens différente et celà ne me plais pas

 

C'est là que la phase d'acceptation a du commencer pour moi.

 


Sans que cela soit forcément conscient sur le moment. Je réalise aujourd'hui que j'ai du faire le deuil de ma personne que j'aurai aimée être Pour accepter la nouvelle personne que je deviens. Quelque part, je pourrais considérer qu'il y a moi avant et moi après. Il a fallu faire un long travail sur moi. J'ai du réapprendre à vivre différemment. Car ne plus pouvoir marcher complique considérablement le quotidien. Tu commences à mettre à temps infinie pou te laver, pour t'habiller. , faire le repas seule devient vraiment compliqué. .  La dépendance est très difficile à accepter. Cela me rend triste de ne plus pouvoir faire les choses seule, m'occuper de ma fille toute seule. J'ai mon corps en horreur.




 Parce que j'ai l'impression qu'il ne me servira plus à rien à rien. Cet homme rencontré est pourtant là, toujours disponible et toi tu te demande si tu pourra tenir  ton rôle de femme et toujours lui procuer du plaisir ? Oui je le pense mais j'ai envie d'avoir une autre vision de mon couple : passant davantage aux caresses,le souhait et un désir insoupsonné de partir, voyager, faire un saut en parachute.
Je ne veux pas avoir un jour à réaliser que je n'ai pas assez fait avec la personne qui partage ma vie, je veux quelque chose de total, je suis bien trop consciente du fait que l'équilibre s'impose partout dans cette univers, que si on désir à tout prix être heureux il faut passer par une souffrance qui sera aussi douloureuse que tout le bonheur qu'on veut bien se donner. Je souhaite prendre ce risque, je ne veux pas vivre ma vie totalement juste pour le plaisir de la vivre totalement. Je veux la vivre totalement parce qu'au plus profond de moi je sais que si je ne le fais pas je m'en voudrais sincèrement, que je devrais répondre en face du miroir un jour à cette question de savoir si ma vie me plaît, et tu sais je n'ai pas envie d'hésiter quand ce moment arrivera, je ne veux pas avoir besoin de prendre quelques secondes pour dire oui ou non. Je veux que ça soit spontanée, je veux être heureuse de pouvoir dire que ma vie me plaît c'est pour ça que je fais en sorte d'être correcte avec moi. 
 
 
 
 
 




Tu sais j'aimerais te dire que j'ai l'impression parfois d'être hors du temps de ne pas comprendre et de ne pas être comprise. Te dire que parfois mes souvenirs m'attrapent et ne me rendent ma liberté que bien plus tard, que je plonge dans tout mes souvenirs sans savoir quand je sortirais la tête hors de l'eau. Je revois ma vie, mais elle n'est pas terminé. Et je ne sais pas mais j'aime ce que j'ai vécu, et j'aime ce que je vis là. Mais il y a quelque chose en moi que je n'arrive pas à comprendre, quelque chose qui m'empêche d'être pleinement moi, dans cette réalité, dans ce temps.

Pourtant de tout ça tu poses ta tête sur mon épaule et tu me dis avec une certitude sans faille que tout ira bien. Et tu as bien raison, tout ira bien. Parce que c'est comme ça que le monde tourne. Tu me fais un baiser sur le front comme tu en a l'habitude. Peut être que je trouverais ma place, prés de toi, peut être que ça n'est pas le jour où j'avancerai vers qui je veux être, mais ça ira, parce que ça ira toujours.



Je sais aujourd'hui que le handicap ne m'empêche pas de  plaire.