vendredi 19 août 2016
La douleur, cette femme délicieuse qui me quitte plus
Cela
fait bien longtemps que je ne suis pas venue sur mon blog...il est
vrai qu'il y a eu les vacances, La
douleur physique finit toujours plus ou moins, par interagir sur le
moral...Certains jours, je refuse de la laisser envahir ma vie en me
battant pour faire en sorte qu'elle se rapproche le plus possible
d'une vie "normale"...mais ça, c'est "facile"
lorsque celle-ci reste à peu près gérable et contrôlée par le
tramadol..mais il arrive (trop!) souvent, que je souffre au point de
ne plus rien pouvoir faire du tout...(j'ai pris conscience que je
devrai passer prochainement au pallier 3 et pour le reste de mes
futures années )à part lire allongée ou regarder la TV...je sais,
ça peut sembler sympa comme programme...mais seulement pour les gens
qui bossent toute la journée et apprécient de se détendre le soir,
devant un film ou avec un bouquin... Par contre, je peux jurer que ne
pouvoir faire que ça, devient trés vite lassant et surtout
déprimant... Et là, je n'en peux plus, je craque! Tout me fait
mal...!!! Rester debout, rester assise (et même rester trop
longtemps couchée!!!!)... Dans de telles conditions, alors que
faire? si ce n'est regarder vivre les autres?... J'ai l'impression
d'être descendue du train, et seule sur le quai, je le regarde
s'éloigner sans moi, tandis que ceux qui m'entourent sont toujours
dans les wagons...prêts à prendre d'autres trains...visiter
d'autres gares... Il m'arrive même de ressentir ce sentiment
avilissant qu'est la jalousie ou l'envie... Et cela me peine beaucoup
d'avoir de telles pensées..Parfois
il est préférable d'arrêter. Non pas parce que cela n'en vaut plus
le coup, ni même parce que c'est une perte de temps, ou encore que
l'intérêt à la chose ne mérite pas tant d'engagement. Parfois il
faut arrêter, parce qu'il faut arrêter de souffrir. Arrêter de
souffrir de quelque chose dont vous doutez du sens et de l'engagement
que vous avez pris à son égard. Arrêter de subir des souffrances
qui ne riment à rien et qui avec le temps vont vous détruire. Car
c'est en ça que la souffrance gagne. Le temps. Elle gagne sur le
temps, la véritable souffrance ne commence que quand le temps se
prolonge. Elle vous consume comme la braise dévore les cendres
encore brûlantes. La souffrance agit sur le temps, et
proportionnellement au temps son intensité accroît. Parfois arrêter
ça n'est pas être un lâche ni même abandonner, parfois arrêter
c'est nous préféré nous à cette tempête qui menace de nous
détruire. Arrêter c'est s'aimer assez pour ne pas se vouloir de
mal. Arrêter c'est remettre en cause les choses pour lesquelles nous
acceptons de souffrir. Nous nous devons d'accepter la souffrance mais
pas à n'importe quel prix; ni pour n'importe quoi. Parfois arrêter,
c'est ce qui nous permet de continuer. Continuer à être, à devoir,
à vouloir, à vivre. A être ce que nous sommes, à nous laisser une
chance de nous épanouir, et d'être ce que l'on est vraiment sans
devoir se réduire à attendre. Il y a quelques jours j'ai vu un
film : avant toi, très riche en émotions. C'était
plus que ça... C'était sa volonté qui m'enveloppait, c'était elle
tout autour de moi qui s'accrochant à moi me disait de ne pas
disparaître. Je sentais absolument toutes ses émotions, de son
souffle, à ses ongles, en passant par son regard. Des battements de
son coeur à la force de ses bras de me garder autour de lui. Je ne
me battais pas, je ne le rejetais pas et pourtant plus cela durait et
plus cela se resserrait sur moi. ça devenait douloureux, étrangement
je ne voulais pas que ça s'arrête surtout pas. Il était chaud,
bouillant, j'avais des montées de chaleurs terrible. Je suffoquais,
j'étouffais mais c'était bon. A chacun de ses ordres de ne
pas disparaître son étreinte se faisait plus forte, et mon coeur se
serrait encore davantage.. Il me faisait pleurer. Mes larmes
coulaient à présent, il ne lâchait pas et c'était trop pour moi.
C'était beaucoup trop d'émotion, beaucoup trop d'humanité. Je
n'avais jamais ressenti ça de ma vie j'étais totalement
bouleversée. Il ne voulait pas que je disparaisse, il m'a offert
l'image de la personne indispensable, il m'a fait sentir unique,
spéciale. Il m'a fait comprendre que j'étais importante pour lui,
pas seulement par les mots, mais de toute sa chair, de toute son âme.
ça n'était pas juste lui contre moi. C'était toute son existence
qui me recouvrait brutalement et pourtant d'une manière si douce.
C'était trop, je n'en pouvais plus, j'étouffais de vivre.
J'étouffais de ce mal. J'étouffais de me sentir vivre à travers
ses actes.
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