Nous
croisons, rencontrons, voyons, apercevons des gens qui avec le temps
nous permet de nous lier entre nous. Nous parlons. Nous apprenons à
nous connaitre. L'on apprend à détester l'autre aussi, bein oui
aussi, et puis nous aimons, nous aimons rapidement, fort. Nous nous
lions d'avantage encore à cet inconnu qui parfois nous attire et
d'autres fois nous effraie de plaisir. Nous aimons être à chacun
des chasseurs d'être, découvrir les masques des inconnus pour leur
donner des surnoms, les reconnaître dans nos mondes. Leur associé
un sentiment, fait en sorte que leurs prénoms finissent par signifié
quelque chose. L'on s'attache, toujours plus fort, à quelque chose
que l'on mine de ne pas comprendre. A quelque chose dont l'on jure
que ça n'est pas le cas. On apprend, on apprend, on découvre, on
recherche. On fini émerveillé, dégouté de cette aventure qui n'en
fini pas. Nous l'aimons puis la détestons. Nous voulons de ce voyage
qu'il ne se termine jamais en jurant le lendemain, qu'il ne mérite
pas d'être fait. Nous nous enrageons.
Nous nous lions, toujours et
encore. Nous nous lions à ses paroles, à sa présence que nous
avons eu. L'on se parle par téléphone, l'on en oublie les lettres
pourvues que cela soigne les maux. Des mots, des maux, nous n'avons
plus que ça à la bouche, et ça dans le coeur. Nous nous lions à
l'inconnu en espérant que cela soit beau. Un jour nous aimons. Un
autre jour nous détestons. Tout se répète, mais rien ne se
ressemble. Nous aimons et nous détestons mais jamais ensemble,
jamais à deux, jamais tout les deux. Nous nous lions, l'un l'autre.
Les surnoms deviennent des mots à aimer, et nous aimons les mots.
Nous aimons nos maux qui n'en deviennent plus. La folie s'empare de
nous en espérant que cela continue, la drogue se diffuse, la drogue
se perfuse. Nous nous lions envers et contre tout en espérant que
cela en vaille le coup. L'inconnu est devenu l'essentiel. Et
l'essentiel est devenu notre inconnu. Nous croisons des gens, que
nous apprenons à connaître, qui nous plaisent pour au final
disparaître comme ce dessin à la craie sur un tableau. Nous nous
lions, à travers des émotions. Le coeur serré nous nous lions, en
espérant nous comprendre. En espérant partager quelque chose
ensemble. Ensemble ou séparé. Séparé ou assemblé l'un à
l'autre. Nous nous lions sur quelques mots, nous nous renforçons à
travers nos paroles. Nous nous haïssons à travers nos maux. Nous
avons appris à découvrir l'inconnu qui n'est plus. Le sentiment en
prononçant son nom fait toujours le même effet. Le coeur battant au
rythme des pas fait dans cette aventure ne s'arrête toujours pas. Le
voyage est beau le voyage est grand. Nous nous lions. Je me lie à
toi. Tu te lies à moi. Et pourtant ce lien se casse. S'effile, ce
lien doux devient fissuré, et cette fissure devient une lame qui
nous blesse. Je me blesse, tu te blesses, nous nous blessons l'un
l'autre. Nous nous lions. L'un l'autre à travers des maux qui ne
sont plus des lettres mais des douleurs. Nous nous détestons mais
nous continuons dans notre haine à nous lier, davantage et encore.
Nous nous lions. Nous nous lions. Nous nous lions et nous nous
brisons. L'inconnu redevient l'inconnu. L'inconnu à évité,
l'inconnu douloureux, l'inconnu indifférent. Le fantôme qui existe
mais qui est mort à travers nos yeux. Le voyage est un souvenir. Les
maux sont devenu des mots. Les surnoms sont devenus des lettres. Nous
nous brisons. Je t'oublie tu m'oublies. Je ne me rappelle plus de
toi, de moi tu ne te rappelles pas. Je suis la fumée connue qui
devient une vapeur. Nous nous brisons davantage. L'indifférence
comme couverture, l'ignorance comme oreiller, nous nous endormons. A
jamais et pour toujours. Nos rêves sont cauchemars, et nos
cauchemars ne sont que plus terrible. Nous nous brisons encore et
toujours, davantage et toujours plus. A l'excès, à la folie
toujours plus loin, toujours plus fort. Nous nous lions. Dans nos
douleurs. Et nous arrêtons aussi rapidement que ce regard plongé
dans la ruelle qui nous distinguait l'un et l'autre. Tu n'es plus
moi, et je ne suis plus toi. Le lien s'efface, et l'esquisse de ce
qui s'est passé n'est plus. Nous rattrapons chacun notre tour,
morceau par morceau, nous rebaptisons notre histoire dans nos
terreurs nocturnes.
Tu
n'es plus et je ne suis plus. L'inconnu pour chacun de nous. La
tristesse nous empare, et nous nous effaçons l'un l'autre, moi dans
ton existence, toi dans ma décadence. Ton nom ne me dit plus rien.
Notre histoire n'est plus qu'un souvenir d'une chose floue passée.
Tu étais et j'étais. Nous nous lions dans le passé. Nous
n'existons plus et pourtant quand la dérive de mon existence
s'abandonne au drame de ma vie, je referme les yeux et je nous vois
encore, nous regarder pour la première fois, dans ce jardin, nos
liens se touchant, s'accrochant, l'un à l'autre.. Oui, nous nous
lions encore et toujours. JTH et a jamais ,