Il
est bien souvent de coutume de penser qu'être en fauteuil sous
entend être triste ou ne pas aimer la vie. Être fermé aux
autres.
Détrompez vous on aime la vie. Je
me bats tous les jours pour contredire ces préjugés et cherche
justement à montrer aux autres que
le handicap n'empêche pas le bonheur et le fait de croquer chaque
petit morceau de vie à pleines dents.
Je
vais vous énoncer toute une série d'idées toutes faites sur le
handicap que je pourrai illustrer avec des situations personnelles :
1-
Une personne handicapée ne travaille pas.
Parce
que les préjugés ont la dent dure. Je ne compte plus le nombre de
fois où, par exemple en sortie ou dans la salle d'attente des
CMP avec une majorité de gens que je ne connais pas, chacun y
va de ses questions rituelles 'Salut,
moi c'est Untel,... et moi c'est Untel, enchanté ! Tu viens d'où ?
Tu fais quoi dans la vie et sinon ?
Beaucoup de parents d'enfants handicapés surprotège les
progénitures, ne les mets pas aux centres de loisirs, les garde
à la maison et donc en conséquence ont arrêté de travailler. Et
bien moi cette dernière question, vous voyez, il n'est pas rare
qu'on ne me la pose pas, ou qu'on hésite à me la poser... Comme si,
de part ma situation de personne à mobilité réduite, il serait
tout à fait logique et évident que je ne travaille pas, et du fait
encore davantage en ayant 2 enfants atteint d'un handicap. Quand
quelqu'un se risque à quand même poser cette question, ma réponse
fait toujours le même effet: 'Oui
j'ai travaillé et cela pendant 9 ans, tout en conciliant mes
séances de kiné et les prises en charges de mon fils.'
Air étonné et curieux: 'Oh,
c'est bien ça ! Comment avez vous pu ?!'
Et à vrai dire, aujourd'hui encore, je ne sais toujours pas si c'est
ma situation en particulier qui impressionne et réjouit
les gens ou bien si c'est le fait d'apprendre que moi, personne
handicapée, je peux mener une vie épanouie.
Dans
le même temps beaucoup de personnes, me demandent si je ne
m'ennuie pas. Comment pourrais m'ennuier avec 3 scéances de kiné
pour moi, le temps de route, l'orthophonie, l'équithérapie, le CMP,
les rdvs médicaux?
2-
Une personne handicapée ne voyage pas.
Oui,
c'est bien connu, on reste enfermés chez nous ! Bah oui, comment
faire autrement ? Et bien en utilisant des moyens qui sont désormais
de plus en plus nombreux en France et ailleurs.
Il y a plusieurs types de 'voyage'. Il y a d'abord les trajets quotidiens, comme pour aller travailler par exemple. Pendant des années, j'ai pris tous les jours ma voiture personnel aménagée me rendre au bureau. Aujourd'hui, je ne travaille plus, du fait de quelques soucis de santé, je suis en congés de longue durée.
Il y a plusieurs types de 'voyage'. Il y a d'abord les trajets quotidiens, comme pour aller travailler par exemple. Pendant des années, j'ai pris tous les jours ma voiture personnel aménagée me rendre au bureau. Aujourd'hui, je ne travaille plus, du fait de quelques soucis de santé, je suis en congés de longue durée.
Ensuite,
il y a les voyages de 'loisirs' je dirai, comme un départ en weekend
ou en vacances ou tout simplement une sortie entre amis. Et là, les
moyens de transport sont nombreux ! Je vais vous parler de ce
que je connais le mieux: la voiture.
J'ai
la chance d'avoir en ma possession un véhicule aménagé pour y
installer mon fauteuil roulant j'ai pu, grâce à cette voiture,
rejoindre plein de destinations avec un périmètre de 300 km
autour de mon lieu d'habitation (ex: le zoo, parc des harmonies,
parcs d'attractions.
3-
Une personne handicapée ne prend pas soin d'elle et n'à aucun érotisme.
Là,
je mets le doigt sur un cliché qui serait de penser qu'on ne
prendrait pas soins de nous. Qu'on aurait un mauvais rapport
avec notre corps, qu'on aurait pas envie de plaire et de séduire.
Et
bien non ! Je suis une femme, et comme toute femme qui se respecte,
j'aime prendre soin de moi. Je me met parfois du rose à lèvres,
j'ai des boucles d'oreilles, et j'aime changer de coiffure à chaque
coupe de cheveux... Je m'efforce de montrer que je peux être
féminine et séduisante comme chacune d'entre vous. Je ne vois pas
de raison d'agir autrement.
Mais
si je devais être tout à fait honnête avec vous, il y a des jours
où je suis à la bourre le matin, que je n'ai pas le temps
de m'apprêter comme d'habitude, ou je n'ai pas
spécialement l'envie tout simplement,
4-
Une personne handicapée ne peut pas aimer ou être aimée.
Oui,
vous avez bien lu. L'amour, on y aurait pas le droit ! Et pourquoi ?
Parce qu'on ne serait pas comme tout le monde ?
Et
bien moi, je crie haut et fort: oui,
nous avons le droit à l'amour ! Je
suis amoureuse et fière de l'être. J'ai la chance d'avoir un homme
à mes côtés qui m'aime en retour. Cet article vous
en parlera encore mieux.
l'Amour ! Et pourquoi pas...
J'ai
souvent cru que je ne trouverais jamais l'amour. J'ai bien oui plus d'une fois des étoiles dans les yeux pourtant il y avait toujours ce petit quelque chose. J'avais dans l'idée qu'un homme n'arriverait jamais à
dépasser mon handicap et m'accepter comme je suis. (avec mon
ex mari ce n'était pas réellement de l'Amour, à 24 ans j'avais
peur d'être seule, j'étais immature, et par mon passé je voulais
être rassurée et protégée.
Je voyais autour de moi des gens amoureux et me demandais si moi aussi, un jour, j'aurais le droit de connaître ce bonheur.
Je voyais autour de moi des gens amoureux et me demandais si moi aussi, un jour, j'aurais le droit de connaître ce bonheur.
La
réponse est oui ! J'ai la chance qu'un homme, mon homme, ait pris le
temps de me connaître et de voir bien au delà du handicap.(du mien
et de mes enfants) Cette impression de 'normalité', ce droit à
l'amour me font me sentir vivante.
Et
pourtant cela ne m'empêche pas de douter de la réelle possibilité
que cet amour puisse être durable car vivre au quotidien avec une
famille dont les membres sont handicapés est certainement
difficile,, se battre et affronter les différentes difficultés met
des bâtons dans les roues. J'ai souvent l'impression que tout cela
pourrait disparaître en une fraction de seconde, comme fut le cas il y a quelques mois comme si le handicap
par nos différences nous rongeait petit à petit. Aimer une
personne comme moi, partager ma vie, c'est d'une certaine manière
absorber une partie de mes souffrances. J'ai cette peur vicérale que
l'homme qui partage ma vie veuille un jour fuir ces difficultés et
choisisse une autre fille, 'normale', pouvant lui offrir une
simplicité qui a du mal à exister dans mon quotidien.
Chaque
jour est donc pour moi un combat pour continuer d'avoir le droit à
cet amour, car je trouve que chacun mérite d'être aimé. L'amour
rend fort, le fait d'être deux offre plein de jolies perspectives,
quelque soit notre situation. L'amour ne devrait pas avoir de
conditions pour exister.
Je
prends le parti de vivre chaque nouvelle journée comme un défi. On
me dit souvent que je suis trop exigeante, surtout avec moi-même. La
raison est simple: j'ai cette sensation au fond de moi que je dois
être meilleure que les autres, comme pour prouver aux gens que
malgré ma différence, je suis comme tout le monde. Parfois je
prends cela comme un vrai moteur à la vie mais parfois aussi cela
est très éprouvant et génère une grande fatigue. Et cette réalité
fait mal, le handicap prend de la place et ce combat permanent pour
la dépasser, la faire 'oublier' aux autres me demande une énergie
plus que considérable. Et pourtant, je ne sais pas faire autrement !
Il m'arrive de vouloir baisser les bras, d'être écoeurée par tout
cela, cette lutte infernale, de vouloir oublier le mot aimer et
prendre que les mots : désir et plaisirs. Mais je trouve en l'homme
que j'aime un vrai soutien, une personne qui saura toujours me
redonner de l'espoir et m'entourer d'amour pour me donner le courage
et la force de me dépasser.
Malheureusement,
cet état de fait ne peut pas être généralisé à toute personne
handicapée et je le déplore. Je sais que le handicap fait peur,
fait fuir parfois et donc certaines personnes en situation de
handicap n'ont pas la chance de plaire ou de faire des rencontres
amoureuses. Ça m'emmerde parce que chacun, quelque soit sa situation
- valide
ou non -
mérite de trouver l'amour. Nous avons généralement un grand coeur
plein d'amour et de tendresse à offrir ! Faites passer l'info à qui
veut l'entendre ;)
5-
Une personne handicapée ne rit pas
Quoi,
c'est interdit de
sourire ou de rigoler ? Sortons
de ces clichés où on pense qu'on est triste, qu'on fait la gueule
tout le temps ! J'aime rire, de petites choses. Le rire fait partie
de mes journées. Je suis malheureuse quand je ne ris pas. oui peut
etre je ironise un peu trop parfois J'ai beaucoup de chance car
avec mon homme,car quand il est là, la vie est tellement
plus simple.. Cela permet parfois de prendre certaines choses
avec légèreté.
6. Une personne handicapée n'a pas les facultés de penser et de s'exprimer
C'est
sans doute l'idée reçue qui m'insupporte le plus. Alors sous
prétexte qu'un handicapé à des difficultés à s'exprimer, on
s'adresse à son accompagnant. Je
sais, c'est à peine croyable que des gens pensent encore de la
sorte, pourtant cela existe. J'ai croisé le chemin de certaines de
ces personnes par le passé. Et bien souvent, ce sont les moments où
j'ai pu avoir le plus la rage et être la plus
"désagréable". Effaçons de suite une mauvaise idée reçue,
handicap moteur avec difficultée de prononciation =
débilité. Non ! C'est un raccourci un peu trop facile. J'en suis la
preuve vivante, oui certes quand je suis fatiguée, énervée, j'ai
un peu plus de mal à parler mais on me comprends trés bien (
exemple : il y a peu de temps mon ami ayant pris ma voiture aménagé
a pris le véhicule afin de le reculer car une voiture c'était garée
trop proche pour que je puisse accéder à la portière et en
reculant à heurter un véhicule et bein la secrétaire du magazin
c'est adressée à lui pour faire le constat d'accident alors que
j'étais propriétaire du véhicule. Je suis en fauteuil PARFOIS mais
j'ai fait des études et j'aivais un métier
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